RETOUR : Cours de Jacqueline Morne sur Bergson
Annexe 7 : Les paradoxes de ZénonCes paradoxes sont au nombre de huit, ils visent tous à
démontrer la validité de la thèse de Parménide affirmant lĠunicité,
lĠindivisibilité et lĠimmobilité de lĠÊtre. La méthode de Zénon consiste à
prouver la validité de cette thèse en montrant la contradiction incluse dans
lĠantithèse, principe qui est celui du raisonnement par lĠabsurde. LĠœuvre de
Zénon est presque intégralement détruite. Les paradoxes nous sont connus
indirectement par Aristote, Physique,
VI, 239b5 – 240a18, et Simplicius, philosophe néo platonicien du Vie siècle
ap. JC , à qui on doit un
commentaire de la Physique
dĠAristote. 1 - Si
la pluralité existe elle doit être à la fois infiniment petite et infiniment grande. 2 - Si
la pluralité existe elle doit être à la fois finie et infinie en nombre. 3 - Si
tout ce qui est, est dans un lieu, ce lieu lui-même doit être dans un autre
lieu et ainsi indéfiniment. 4 - Si
un boisseau de blé fait du bruit en tombant il doit en être de même de chaque
grain de blé, et même de chaque partie dĠun grain. 5 - Avant
quĠun corps en mouvement puisse atteindre un point donné, il doit dĠabord
traverser la moitié de cette distance ; avant quĠil puisse atteindre cette
moitié il doit traverser le quart, et ainsi indéfiniment. 6 - Si
la tortue a de lĠavance sur Achille, celui-ci ne pourra jamais la rattraper
quelle que soit sa vitesse, car pendant quĠAchille court pour atteindre le
point dĠoù elle est partie la tortue, celle-ci avance, de telle sorte
quĠAchille ne pourra jamais annuler cette avance. 7 - La
flèche lancée est toujours immobile ; en effet tout corps est soit en
mouvement, soit en repos, et il est en repos quand il est dans un espace égal à
son volume ; or la flèche se trouve à chaque instant dans un espace égal à
son volume. 8 - Quand
des masses égales se déplacent, à même vitesse, les unes dans un sens les
autres dans le sens contraire, le long de masses égales et qui sont immobiles,
le temps que mettent les premières à traverser les masses immobiles est égal au
double du même temps. DĠaprès H. Barreau, Encyclopaedia Universalis, « Zénon dĠÉlée », volume 16, p. 1059. |