RETOUR : Cours de J. Morne sur le Phèdre
Ainsi, au lieu de ce grand nombre de préceptes dont la
logique est composée, je crus que j'aurais assez des quatre suivants, pourvu
que je prisse une ferme et constante résolution de ne manquer pas une seule
fois de les observer.
Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose
pour vraie, que je ne la connusse évidemment comme telle : c'est-à-dire
d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne
comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présentait si
clairement et si distinctement à mon esprit, que je n'eusse aucune occasion de
le mettre en doute.
Le second, de diviser chacune des difficultés que
j'examinerais, en autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il serait requis
pour mieux les résoudre.
Le troisième de conduire par ordre mes pensées, en
commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour
monter peu à peu, comme par degrés, jusqu'à la connaissance des plus
composés ; et supposant même de l'ordre entre ceux qui ne se précèdent
point naturellement les uns les autres.
Et le dernier de faire partout des dénombrements si
entiers et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre.
DESCARTES, Discours de la Méthode, deuxième partie