RETOUR : Cours sur la critique

Lire Sainte-Beuve

Recueil

Pour la critique [Édité et annoté par A. Prassoloff, J.-L. Diaz], Paris, Gallimard, 1992, (Collection Folio-Essais n° 202).

Anthologie sommaire précédée dÕune utile et brillante mise au point.

Œuvres de Sainte-Beuve

1. Port-Royal, [édition du bicentenaire, 2 volumes], Paris, Robert Laffont 2004, (Collection : Bouquins).

Présentation de l'éditeur Robert Kopp :

Volume I : Peu à peu, Sainte-Beuve (1804-1869) se relève du tort que lui a fait Proust et retrouve dans les lettres françaises la place qui fut la sienne : une des toutes premières. Compagnon de route des romantiques, il publie un excellent roman et des poèmes, dont Baudelaire saluera la modernité, avant de se consacrer à la critique pour en faire un genre littéraire à part entière. En août 1837 il va à Lausanne pour y donner une série de leçons sur Port-Royal qu'il élargira aux dimensions d'une vaste fresque, publiée entre 1840 et 1859. En effet, le mouvement de Port-Royal ne se limite pas à l'abbaye que Louis XIV a fini par faire raser, faute de pouvoir en réduire l'influence ; il comprend des écrivains, comme Pascal et Racine, des théologiens et des philosophes, comme Saint-Cyran et Arnauld, des hommes politiques et des femmes du monde, comme le prince de Conti et Mme de Sévigné. Il représente l'une des grandes traditions françaises de compréhension du christianisme, celle qui préfère saint Augustin à saint Thomas, Descartes à la scolastique, l'église gallicane au catholicisme de Rome. C'est l'opposition des jésuites et des jansénistes ; c'est l'opposition entre le baroque de Corneille et le classicisme de Racine. C'est enfin l'opposition à la monarchie absolue de Louis XIV, décidé à faire l'unité politique et religieuse du royaume contre tout esprit de fronde quel qu'il soit. Tous les écrivains de l'époque se sont confrontés aux idées de Port-Royal. Pour Sainte-Beuve, l'augustinisme est un révélateur qui lui permet de ressusciter le Grand Siècle.

Volume II : Les six livres de Port-Royal, publiés de 1840 à 1859, sont le développement et l'approfondissement du cours qu'a donné Sainte-Beuve à l'Académie de Lausanne durant l'année 1837-1838. Le livre premier retrace à grands traits l'histoire de Port-Royal de sa fondation, au début du XIIIe siècle, jusqu'à l'époque de Louis XIII, qui est celle des sœurs Arnauld et de saint François de Sales, mais aussi des débuts de Corneille et de Rotrou. Ainsi, d'emblée, Sainte-Beuve situe la problématique de Port-Royal dans le contexte des mouvements philosophiques, spirituels et littéraires du Grand Siècle. Le livre II est consacré au Port-Royal de Saint-Cyran et à la lente pénétration du jansénisme. Le livre III est une évocation précise et vivante du génie de Pascal, sommet de la culture classique. Le livre IV présente les Écoles de Port-Royal, leurs maîtres, leurs élèves, parmi lesquels Racine. Le livre V est celui de la seconde génération de Port-Royal, représentée par Arnauld et Nicole, les auteurs de la Logique et de la Grammaire de Port-Royal. C'est aussi l'époque des grandes persécutions qui aboutiront, au livre VI, à la fermeture et à la destruction de Port-Royal, événements qui sont contemporains des derniers chefs-d'œuvre de Racine, Esther et Athalie. À travers le microcosme de Port-Royal, Sainte-Beuve brosse un tableau haut en couleur du XVIIe siècle dans toute son étendue. Un siècle où littérature et politique, philosophie et spiritualité sont étroitement liées.

2. Panorama de la littérature française, Paris, LGF, Le Livre de Poche, 2004, (Collection : Pochothèque).

Présentation de l'éditeur :

En 1824, Sainte-Beuve a tout juste vingt ans lorsqu'il donne au journal Le Globe ses premiers articles critiques, avant de faire paraître son Tableau de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle. Plus tard Joseph Delorme et Volupté révéleront le poète et le romancier, mais cette première activité de lecteur infatigable ne s'interrompra plus et sa carrière sera tout entière scandée par la parution de nombreux recueils : Critiques et portraits littéraires, Portraits contemporains, Causeries du lundi et Nouveaux lundis — à quoi s'ajoutent deux grands livres issus de cours professés à Lausanne et à Liège : Port-Royal, puis Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire. Alors qu'aujourd'hui les fonctions d'écrivain, de professeur et de critique se trouvent largement dissociées, Sainte-Beuve est l'ultime grande figure qui ait su toutes les incarner. Une figure qui s'est cependant peu à peu éloignée, sous le coup en particulier des attaques du Contre Sainte-Beuve où Marcel Proust lui reprochait d'expliquer l'œuvre par l'homme, et d'aller à l'échec parce qu'un livre est le produit d'un « autre moi » que celui que l'écrivain manifeste dans la vie. Mais ce que cherche en réalité l'auteur des Lundis, c'est cette part « inexplicable » de l'être « en quoi consiste le don individuel du génie » : le moment est donc peut-être venu de redécouvrir Sainte-Beuve — et le plaisir de le lire. C'est à cela que nous invite ce livre en offrant, de Marguerite de Navarre jusqu'aux frères Goncourt, une sorte d'histoire littéraire composée de soixante portraits d'écrivains.

3. Portraits littéraires, [Sous la direction de G. Antoine], Robert Laffont, (Collection : Bouquins), 2004.

On peut consulter en ligne une édition électronique réalisée à partir du livre de Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804-1869), Derniers portraits littéraires (1852). Paris : Didier, Libraire-éditeur, 1852, 536 pages.

 

Sur Sainte-Beuve

1. Dossier Sainte-Beuve : en ligne.

On y trouve des notices biographiques, de nombreux extraits, notamment : Du génie critique et de Pierre Bayle.

2. MOREAU Pierre, La Critique selon Sainte-Beuve, Société d'Édition d'Enseignement Supérieur, Paris, 1964.

Cours (professé à la Sorbonne) sur la critique beuvienne. Clair, systématisant, solide même sÕil est daté.

3. CASANOVA N., Sainte-Beuve, Mercure de France, 1995 (Collection : Ivoire).

Biographie, choisie parmi les plus récentes ; elle échappe au réquisitoire (facile) et à l'apologie (non moins facile) en prenant le parti de la complexité souvent retorse et de la souplesse ambigu‘, constitutives de lÕesprit de Sainte-Beuve.

4. LEPENIES W., Sainte-Beuve : Au seuil de la modernité, [Titre original : Sainte-Beuve auf der Schwelle zur Moderne, Munich/Vienne, Carl Hanser Verlag, 1997 ; traduit de l'allemand par J. Ethoré et B. Lortholary], Gallimard, 2002.