RETOUR : Contributions à la théorie de la littérature
Yves Delègue. La vérité et ses imaginaires.
Yves Delègue est professeur des Universités. Il a exercé à l'Université Marc-Bloch de Strasbourg. Principales publications : La Perte des mots. Essai sur la naissance de la littérature aux xvie et xviie siècles (Presses Universitaires de Strasbourg, 1990), Le Royaume d'exil (Obsidiane, 1991), Montaigne et la mauvaise foi. L'écriture de la vérité (Champion, 1998), Mallarmé, le suspens (Presses Universitaires de Strasbourg, 1999). Mis en ligne le 20 février 2005. © : Yves Delègue. La vérité et ses imaginairesSur les rapports entre philosophie et littérature« Humainement parlant, définissons la vérité, en attendant
mieux, ce qui est énoncé tel qu'il est. » Voltaire,
Dictionnaire philosophique, article
Vérité Depuis que la
littérature existe (disons depuis la Bible, pour couper court à toute définition
oiseuse du terme), les commentateurs ont pullulé sur son terreau. On n'imagine
pas Homère sans son Zoïle, même s'il est habituel de vilipender cette engeance
de parasites frustrés qui, faute d'invention, prospère sur la production des
auteurs. George Steiner, par exemple : « Quand il lui prend envie de
se retourner, le critique surprend l'ombre d'un eunuque. Qui se soucierait de
gloser s'il pouvait écrire[1] ? ». Certes. Mais il faut bien
convenir que sont mortes les œuvres dont on ne parle pas ou plus, fût-ce mal et
en mal : recouvertes par la poussière du silence, elles reposent oubliées
dans le columbarium des Bibliothèques. La parole seconde des glossateurs prouve
de facto la force et la
grandeur des œuvres, comme s'il y avait toujours en elles une zone d'ombre
vivante, comme si n'était jamais donné dans l'évidence de leur forme ce qu'il
faut bien appeler au sens le plus large leur « vérité ». Aux deux
bouts du temps, si l'on peut dire, pour répondre à Socrate qui, premier de tous
les interviewers à venir, avait trouvé des poètes incapables d'expliquer leurs
poèmes et s'étonnait d'entendre les auditeurs en parler mieux qu'eux, Francis
Ponge rêvait d'un poème qui « eût porté son évidence avec lui[2] » : cette « naïveté »
n'effaçait pas celle qu'il reprochait à Socrate. érasme avait pensé restaurer
la veritas graeca des
Évangiles, qui en finirait une bonne fois, croyait-il, avec les commentaires
des herméneutes : vainement, et même chez lui ce que j'ai appelé naguère
le « commentir[3] » refaisait surface. La tâche nécessaire des
critiques n'est pas d'exposer enfin ce que les auteurs, ces maladroits,
n'auraient pas su dire, mais d'obéir à la finalité de toute grande œuvre,
laquelle se reconnaît au fait que, du creux de son silence, elle appelle d'autres
œuvres, d'autres écrits pour explorer les multiples avenues de son possible,
vers un hypothétique lointain de sa vérité. Car c'est bien la
vérité, ou, plus exactement, ses imaginaires éclatés en tant de formes, qui est
en cause dans toute démarche d'écriture, même la plus spontanée. Mais le terme
est fort dévalué. Yves Bonnefoy se demande si c'est « courage » ou
« naïveté intellectuelle » (lui aussi) qui le pousse encore à
l'accoupler avec la poésie, comme si, après Goethe, le divorce était entériné[4]. Les commentateurs d'aujourd'hui n'usent de ce
terme que par mégarde, comme s'il leur importait peu d'être pris malgré eux
dans son réseau. Les universitaires, qui ont la charge de maintenir et de
transmettre la mémoire littéraire, se replient trop souvent dans les textes
qu'ils étudient comme rats en gruyère, et ils y étouffent de trop manger, sans
se demander quelle perspective d'ensemble donnerait du sens à leurs meilleures
analyses[5]. Ils semblent accepter le partage qui depuis
Platon octroie aux seuls philosophes le privilège de poursuivre « la
recherche de la vérité ». Renvoyés aux mensonges de leurs fictions, les
poètes ont toujours eu du mal à justifier la nécessité qui pourtant, jusque
dans les moments de totale désolation, suscite l'invincible surgissement de la
littérature. à quoi bon ce supplément d'énergie dans les mots, cette présence
insistante de leur chair, qui fascinent et n'appartiennent qu'à elle ? Les
explications n'ont pas manqué dès l'Antiquité : la poésie est la voix de
la passion qui trouble ou double l'autre voix, celle de la raison éprise du
liseré de l'exactitude ; ou bien elle imite les choses pour nous en donner
le reflet épuré ; ou bien elle enrobe de plaisir l'amertume du vrai ;
ou bien elle célèbre la grandeur du divin ; ou bien elle soulage, console,
divertit. Etc. Même si chacune de ces justifications détient une des clefs de
la « littérarité » supposée, elles n'ont de valeur transitoire que
replacées dans le fil de leur histoire. On a utilisé les unes ou les autres en
raison du rapport que la production littéraire entretenait avec l'image d'une
vérité changeante, fuyante, dont on refusait à la littérature l'accès direct.
Au mieux celle-ci servait de magasin à citations pour l'élégance du discours.
« Comme dit le poète », comme on dit… Il est vrai que le
même Platon faisait aussi des poètes les hérauts du dieu cruel qui les agite.
Ils répandent, disait-il, une vérité qui renverse le logos humain et que sa violence irrécusable suffit à
légitimer. C'est ainsi que Dionysos a raison d'Apollon. Cette force mystérieuse
a toujours été redoutée, à commencer par ceux qui en ont été les porte-voix.
« Je sais que mon art grevement me tourmente », avouait Ronsard à son
ami Jules Grevin, dans l'élégie à lui dédiée, où il décrivait les affres mortelles de l'inspiration. Le
« plaisir du texte » sera une invention moderne, qui restreindra sa
seule vérité à ce plaisir supposé. Jusque là, effrayés par cette vis poetica dont ils sont privés, les commentateurs
avaient évité de se demander quelle vérité la porte. La vieille distinction du
« fond » et de la « forme » leur servait à s'en
débarrasser, sous couleur de lui faire place. Ce partage est
aujourd'hui devenu insupportable, depuis le temps encore proche où certains ont
rêvé d'imposer une « théorie de la littérature ». On peut se
féliciter que ce temps de la tyrannie soit passé, même s'il a conduit les
« littéraires » aux bords d'un vaste désert théorique ; mais on
avait eu au moins le mérite de s'interroger sur la spécificité des disciplines.
Depuis lors, la question de leur légitimité demeure en suspens. Même les
philosophes ne savent plus très bien de quelle vérité ils parlent encore. À
preuve, la mouvance de la philosophie contemporaine qui s'est désolidarisée de
la tradition philosophique pour s'attacher à ce que Mallarmé, assurément l'un
des moins inspirés de nos poètes, nommait cependant « le Mystère dans les
Lettres ». Loin de renoncer à l'ambition grecque de la philosophie telle
que Platon l'avait le premier formulée, ces faux renégats ne désespèrent pas
d'arracher à la littérature « l'absolu » de la vérité. De Hölderlin à
Mallarmé ou Celan, dans ce que Alain Badiou, réagissant là-contre, appelle
« l'âge des poètes[6] », ils ont repris l'héritage du
« romantisme allemand » (poètes et philosophes mêlés), et cherchent
dans le secret de la « littérarité » la clef de la vérité
enfouie. Faire basculer la philosophie « déconstruite » dans la
littérature, la « suturer » (Badiou encore) à la poésie, c'est
vouloir capter dans la mise en œuvre des mots la force qui leur donne forme. Il
en est résulté de difficiles ouvrages qui mêlent la « verve »
poétique aux références philosophiques, étant bien entendu que seule la poésie
peut parler d'elle-même pour ne pas en rater la vertu essentielle. Mais nos philosophes
de l'absolu, dans leur désir héroïque d'arracher au temps sa vérité
transhistorique, ont ignoré les conditions réelles, c'est-à-dire historiques,
dans lesquelles les diverses images de la vérité, y compris la leur, se sont
déployées. Ils ont opéré un saut gigantesque par dessus des siècles de pensée
chrétienne, depuis les poètes présocratiques et Platon jusqu'à Kant. Moyennant
quoi leur Idée s'impose aisément. S'ils passent par Descartes, ce n'est pas
sans le snober quelque peu. Mallarmé, qui rêvait, on le sait, d'écrire un Livre
qui serait la Bible moderne, disait du Moyen Âge qu'« à jamais [il] reste
l'incubation ainsi que commencement de monde, moderne », et il se
demandait comment à partir de cette époque on en était arrivé à la « crise
exquise » de son temps. Personne n'ose plus aujourd'hui accuser le Moyen
Âge d'obscurantisme, mais on n'en pense pas moins quand on l'ignore. On oublie,
on ne veut pas savoir, que notre idée de la vérité (à supposer qu'elle soit
unique) a été façonnée, non à partir de Platon, mais de la Faute originelle, de
son rachat, et qu'elle est d'essence religieuse. Sans aucun doute « Dieu
est mort » depuis Nietzsche, mais revenir à la source grecque était encore
pour lui une façon de se débarrasser de son cadavre encombrant qui a Vérité
pour nom. Et qui encombre
toujours. Pourquoi y eut-il partage entre les disciplines qui la cherchent ?
Comment s'est-il effectué ? Quelle image s'en faisait-on ? Seule une
histoire de la vérité peut répondre à ces questions. « Entre Platon et
Mallarmé, écrivait naguère Jacques Derrida, […] une histoire a eu lieu. Cette
histoire fut aussi une histoire de la littérature […]. Et cette histoire,
si elle a un sens, est tout entière réglée par la valeur de vérité et par un certain
rapport, inscrit dans l'hymen en question, entre littérature et vérité[7]. » « Entre Platon et
Mallarmé », la parenthèse est vaste, mais elle n'a pas été refermée par
l'auteur des Divagations ;
sa « valeur de vérité », nécessairement fluctuante, devrait montrer
son « sens » si l'on parvient à en dégager le cours. Cette histoire
déborde celle de ceux qui en font officiellement profession, historiens de la
pensée, qui suivent ce qu'on appelle « les courants de la pensée », comme
les fleuves ont les leurs. La vérité n'a pas pris corps, loin de là, dans les
seuls concepts, dans les seules idées dites claires et formulées dans un
discours transparent. Si la littérature appartient à la doxa, la distinction qui depuis Platon l'oppose à
l'épistémé ne fut jamais
pertinente et le philosophe avait tort de proscrire les poètes pour raison de
mensonge. La vérité est chose errante qui vit de se mêler quotidiennement à
l'erreur, sa consanguine, sa compagne et elle n'est la propriété d'aucune
pratique. Elle éclate dans de multiples postulations qui sont chaque fois une
forme de son imaginaire. Les pages qui suivent
cherchent à tracer les lignes de force d'une perspective historique dont les
images de la vérité seront le point de fuite. Je me propose, dans la
perspective de ce que j'ai avancé ailleurs[8], d'étudier la crise qui, du xie au xviie siècle environ, a
obligé l'ensemble de la textualité à se réinventer parce que s'effondrait
l'ordre antérieur du discours, et avec lui le socle de la vérité. On a expliqué
la mutation de multiples façons : découverte de l'individu, retour des
langues et de l'Antiquité classique, grandes découvertes, curiosité pour le
monde, passion du réel, force de l'expérience, déclin des anciennes certitudes,
relativisme, invention de l'économie marchande, formation des états centralisés,
etc. Toutes ces lignes ont certes tenu leur place dans le contrepoint d'une
partition dont on aimerait savoir quelle inspiration la dirigeait, si ce n'est
pas trop présumer de la cohérence de l'histoire. Or un sentiment revient,
constamment exprimé par ceux qui disposaient des moyens intellectuels et
politiques de le faire : le sentiment d'étouffer dans l'air confiné de la
rationalité, où l'on ne respire que l'erreur ou le mensonge. Un appétit
formidable, tapageur d'une autre vérité partout se manifeste. Venues de tous
les bords, des voix disent le désir de libérer la vérité qui souffre dans le
carcan des institutions sociales ou intellectuelles. Et comme l'erreur et
la vérité sont liées au langage, celui-ci est alors devenu l'objet d'un soupçon
généralisé. On voulut découvrir l'au-delà de sa clôture, l'au-delà des réseaux
de parole qui prétendent expliquer et contenir le monde. Tous ceux que nous
considérons comme les auteurs majeurs de cette période se sont interrogés sur
la confiance qu'ils devaient lui accorder, puisqu'il était leur outil et que
toutes les formes de la vie humaine leur semblaient reposer sur la parole.
Montaigne lance son « livre de bonne foy » (1580) comme un défi à
l'écriture « fardée » de son siècle ; autant émerveillé que
décontenancé, il constate : « Tout n'est que babil »,
faisant écho au jugement décisif de Mercure, dans le Cymbalum Mundi de Des Périers (1527) : « La
parolle faict le jeu », un jeu dont, sur le mode rabelaisien de la
dérision, cette farce géniale et cruelle détaillait les modalités trompeuses.
Les poètes célèbrent la puissance divine du nouveau verbe poétique, inspiré par
les dieux, mais, dans l'ombre de sa poétique mineure, Du Bellay dénonce cette
illusion de la vérité retrouvée, et propose une langue poétique qui collerait
au spectacle des choses. L'Antiquité a exercé l'influence qu'on sait, parce
qu'elle proposait d'autres modèles de vie et de pensée dans une langue dont on
admirait l'elegantia,
c'est-à-dire la pureté qui donne les choses telles quelles. Les écrivains n'ont
pas été seuls à militer pour une autre vérité. La philosophie quittait les
arguties de la Sorbonne (fin du « réalisme », victoire du
« nominalisme ») et devenait morale (vogue des moralistes antiques).
Une florissante cohorte de nouveaux historiens faisait de la vérité son
leitmotiv, son mot de ralliement : elle est « l'œil de
l'histoire », écrit Du Haillan, historiographe de Charles ix ; on voulut en finir avec les
« fables » des origines, et presser déjà le « jus de
faits » cher à Stendhal pour en extraire la vérité. C'est ainsi que
« l'imitation » fut elle aussi réinventée après des siècles d'oubli.
On aimait les « choses pures », comme disait encore Montaigne,
— pures de quoi, sinon des mots qui les masquent ? De cet élan,
l'éclosion du mysticisme à partir du xiie
siècle fut le ferment, et l'on ne soulignera jamais assez son rôle. Je lui
ferai la part belle dans cette étude. Lui aussi tentait de passer outre le
langage rationnel parce qu'il vivait l'expérience d'une nouvelle vérité, une vérité
silencieuse et sensible, qui se goûtait au lieu de se dire, qui s'éprouvait au
lieu de se prouver, une vérité qui était Présence. On s'est défié du logos auquel les Pères de l'église, l'empruntant aux
penseurs grecs, avaient recouru pour bâtir l'orthodoxie chrétienne, ne
concevant pas que la vérité du Dieu-Verbe fût distincte du langage argumenté,
rationnel, ce que j'appellerai ici le « discours ». L'urgence était,
non de supprimer l'intellect, mais de l'asservir à la Présence. Le mysticisme
fut la tentation et le modèle de ce qui prendra le nom de
« littérature », mais celle-ci ne pouvait renoncer à son instrument,
le langage, sans s'abolir elle-même. Il fallut le réinventer, lui découvrir
d'autres virtualités, jusqu'à sembler le perdre dans l'imaginaire de la pure
vision mentale. Montaigne rêvait avec les pyrrhoniens d'un « nouveau
langage ». Où était donc la vérité ? Dans les mots ? Hors
d'eux ? Dans les fictions de l'utopie ? Les siècles de la Renaissance
ont vécu de cette incertitude, et je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui elle ait
enfin cessé. Pour en suivre les
détails et les nuances, il faudrait bâtir un grandiose édifice où chacun d'eux
serait à sa place ; mais, avec La Fontaine, je me murmure que « les
longs ouvrages me font peur », sans compter que le temps d'une telle
construction n'est peut-être pas encore venu. Mon dessein n'est pas de dérouler
le fil d'une histoire de la vérité qui dut exister, mais de toucher le vif, ou,
si l'on préfère, d'exposer l'argumentaire de ses conflits. Durant la période
que j'envisage, tout s'est tenu, mais dans une interdépendance fluide qui
exclut les liaisons obligatoires et à sens unique. C'est pourquoi, même si je
respecte globalement un enchaînement chronologique, je n'hésite pas à
rapprocher des époques distantes, parce que j'essaie de comprendre les ressorts
d'une « longue durée ». Il faut en finir avec le saucissonnage
étriqué du temps, avec la façon qu'avaient naguère les historiens, et qu'ont
trop souvent encore ceux de la littérature, de fonctionner toujours par
siècles, par cénacles, par spécialités closes. Les nouvelles voies prises par
ce que nous appelons « la Renaissance » ont été frayées dès le xie siècle. Je regroupe mes
réflexions sous quelques rubriques, et je les développe cursivement par touches
successives, en suivant un parcours que je crois légitime, mais qu'on pourrait
imaginer différent. Je rappellerai d'abord
ce qu'était le statut de la vérité avant que l'éclosion, puis l'invasion du
mysticisme ne le rompent, en même temps que les langues vernaculaires
s'assuraient de leur tout nouveau pouvoir. Quelle fut l'incidence de cette
rupture sur la production littéraire, c'est-à-dire essentiellement sur la
poésie, en ces temps où la prose hésitait à s'affirmer comme un art ?
Quelle nouvelle vérité, à côté de l'orthodoxie, la littérature prétendait-elle
détenir, et à quelles conditions ? On put croire que le cours de la vérité
philosophique s'asséchait, tandis que l'autre, la vraie, s'exprimait par la
fiction et l'utopie. Mon propos s'arrêtera avec Descartes, dont la moindre des
victoires ne fut pas de rééditer le geste platonicien, de permettre à la vérité
de se réinstaller dans le discours et de bouter à nouveau la poésie, la
littérature hors du vrai savoir. Le conflit entre ces deux modes de la parole a
pris alors d'autres formes qui devront faire l'objet d'une étude menant jusqu'à
nos jours. Car à voir ce qui s'appelait naguère encore la
« littérature » être aujourd'hui enfermée ou s'enfermer d'elle-même
dans une impasse, et la philosophie laisser trop souvent à d'autres sa voix
pour exprimer le sens des choses, on se dit que l'histoire que j'essaie de
retracer est loin d'être terminée et qu'une de ses voies menait à l'actuelle
crise de l'esprit. Yves Delègue [1] George Steiner, Langage et silence, Seuil, 1969, p. 15. [2] Francis Ponge, Le Grand recueil. Méthodes, Gallimard, 1961, p. 38 et 31. [3] Yves Delègue, Le Temps de la Réflexion, Gallimard, 1984. [4] Yves Bonnefoy, « Poésie et vérité » in Entretiens sur
la poésie, Mercure de France, 1992. [5] À titre de preuve, un ouvrage au titre prometteur, Langage et vérité, qui a rassemblé les études offertes à Jean-Claude Margolin (Genève, Droz, 1997). Mais dans aucune on ne s'est soucié de définir quelle est cette vérité dans le langage dont on parle, exception faite de celle de M.-L. Demonet, « “Si mon mulet transalpin volait”, ou de la vérité en matière de langues » : elle énumère six images de la vérité, mais elle n'en développe qu'une, la moins vivante, celle du « vrai hypothétique », qui est un cas de la vieille logique scolastique. [6] Alain Badiou, Manifeste pour la philosophie, Seuil, 1989. [7] Jacques Derrida, La
Dissémination, Seuil, 1972, p.
209. [8] Notamment dans La
Perte des mots. Essai sur la naissance de la « littérature » aux xvie et xviie siècles,
Presses Universitaires de Strasbourg, 1990. Je synthétise dans le présent
travail nombre d'idées que j'ai développées dans des publications et articles antérieurs, auxquels on me
pardonnera de faire parfois référence.
J'ai plus récemment publié une étude intitulée Montaigne et la mauvaise foi.
L'écriture de la vérité
(Champion, 1998), elle aborde la même question que l'on ne s'étonne pas de
retrouver inchangée chez le Valéry des Cahiers, ainsi que j'essaie de le montrer dans une
autre étude à paraître. RETOUR : Contributions à la théorie de la littérature
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